Résumé :
Que se passerait-il si le fils de la présidente des États-Unis et le prince d’Angleterre devenaient… beaucoup plus que des amis ?
Lorsque sa mère a été élue présidente des États-Unis, Alex Claremont-Diaz s’est aussitôt retrouvé propulsé au rang de prince de la nation. Charismatique, intelligent, charmeur… son potentiel de séduction auprès des millennials est un atout majeur aux yeux de la Maison-Blanche. Seul problème : Alex est l’ennemi personnel du vrai prince, Henry – celui dont la grand-mère règne de l’autre côté de l’Atlantique. Et quand la presse met la main sur la photo d’une altercation entre les deux jeunes gens, les relations anglo-américaines s’enveniment… en pleine campagne de la présidente pour sa réélection !
Chefs de famille et chefs d’État – assistés d’une armée de conseillers aux abois – échafaudent à la hâte un stratagème pour réparer cet incident diplomatique : les deux rivaux sont donc contraints de feindre la réconciliation à longueur de mises en scène sur les réseaux sociaux. Mais cette fausse amitié ne tarde pas à se faire plus problématique que tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Un secret bien gardé qui, s’il était révélé à la face du monde, pourrait faire dérailler la campagne de la présidente et compromettre l’image soigneusement lisse de la famille royale…
Ils sont ennemis jurés depuis des années… Mais que se passerait-il si le fils de la présidente des États-Unis et le prince d’Angleterre devenaient tout à coup beaucoup plus que des amis ? Cauchemar d’attachés de presse, interrogations, parfois intimes, sur l’identité, la notoriété et l’ouverture d’esprit de l’opinion publique comme du système médiatique… ce roman à la fois brillant, subtil et incandescent vous donnera tout simplement envie de retomber amoureux.
Mon avis :
On est plutôt loin de ce que je lis d’habitude. Le côté romance, avec des gosses de riches en plus, c’est pas trop ma came, en général. Sauf que là je voulais une lecture très peu prise de tête, mignonne, et qu’avec la récente adaptation du livre en film, j’ai littéralement été spammé de tous les côtés pendant des semaines. Si bien qu’en voyant le bouquin mis en avant dans ma bibliothèque de quartier, j’ai pas réfléchi, pas lu le résumé et ai scellé mon destin pour un mois entier.
Ouais, parce qu’il m’a fallu tout un mois pour le lire. Alors, autant vous dire tout de suite que je n’ai pas que des fleurs à lui balancer à la gueule, à ce bazar.
Bon, déjà ça commence très fort avec, dés la troisième page du premier chapitre, une parenthèse pour expliquer un truc qui aurait dû se trouver dans le texte. Je tique, mais je râle pas encore. Sait-on jamais, il y a peut-être une excellente raison à ce choix. Sauf que trois pages de plus et on a notre premier dialogue avec un fantastique, je cite :
« – Si seulement c’était vrai… (Elle tourne quelques pages.) Oh, et tu te serais fait blanchir l’anus, parait-il… »
Non, vous rêvez pas. L’autrice nous a foutu l’incise entre parenthèses. (Je ne ferais aucun commentaire sur la phrase en question. Dans le contexte, elle se veut drôle. Ça n’a pas fonctionné super sur moi, mais à priori ça a marché sur plein d’autres gens.)
Et ce n’est que la première de dizaines (centaines?) d’autres fois où elle va le refaire. Mais pas à chaque fois non plus. Des fois les incises sont normales, des fois elles sont encadrées de parenthèses.
Il a branlé quoi l’éditeur pour laisser passer ça ? Pas tellement Lumen, qui se contente d’adapter, mais celui qui a publié la VO ?
Si au moins c’était sauvé, si pas par une excellente raison de faire ça, au moins par une écriture envoûtante, drôle ou au moins particulière, pourquoi pas. Sauf qu’encore une fois : non.
C’est du niveau d’une fanfiction très moyenne. Assez plat, avec des persos secondaires qui se ressemblent un peu tous, des héros qui m’ont semblé antipathiques pendant la moitié du bouquin et beaucoup de périphrases insupportables. Je crois qu’Alex est plus souvent qualifié de « jeune Texan » que juste par son prénom. Pareil pour Henry, qui lui, est « le jeune britannique »… La barbe, bordel !
C’était pour éviter « le brun » et « le blond » ? Bah bravo, c’est encore plus chiant.
Pour ce qui est des dialogues, parfois ils fonctionnent franchement bien, mais la plupart du temps, ils sonnent juste faux. Les héros ont des problèmes de riches qui me passent si loin au-dessus qu’ils doivent s’être mis en orbite depuis. Et toute la partie qui concerne la campagne présidentielle de la mère d’Alex réussi l’exploit d’être à la fois trop longue (parce que c’est pas du tout le genre d’histoire que je venais chercher) et survolée trop superficiellement pour qu’on en ai vraiment quelque chose à battre.
Bon, après je n’ai pas passé qu’un très mauvais moment non plus, sinon j’aurais pas été jusqu’au bout. Mais je ne comprends pas la hype qu’il y a autour de cette histoire. Elle m’a semblé très surfaite, sans véritable enjeu. On abandonne le côté enemies to lovers vers la page 80 alors que le bousin en fait quand même pas loin de 600. Je vous laisse imaginer à quel point il a fallu meubler pour le remplir. (Après, vous me direz que c’est peut-être normal sachant que l’intrigue se déroule à la Maison Blanche et au palais de Kensington, mais ça signifierait que votre sens de l’humour est au moins aussi pourri que le mien).
Comme j’ai pas envie de finir sur une note complètement négative parce que ce livre n’est pas non plus le pire que j’ai eu à lire ces derniers mois, je conclurai sur ce qui, pour moi, fonctionne le mieux dedans : toute la partie où ils s’envoient des mails. Là, l’autrice arrive à être drôle et sincère. Les vacheries débiles qu’ils s’écrivent, les choses qu’ils s’avouent parce qu’il est bien plus simple de transmettre ça par écrit qu’en face à face ou au téléphone, ça, c’est un oui. Limite un grand oui. J’y ai retrouvé des bribes de ma propre expérience, bien que je n’ai jamais eu la chance de correspondre avec Sa Royale Turgescence.
Mes notes de lectures
Comme j’ai pris l’habitude de prendre des notes (surtout quand je n’aime pas) je vous les partage. Peut-être qu’elles vous feront marrer, au moins un peu.
Par contre, attention, il est possible qu’elles contiennent des spoils.
P15. Des parenthèses ? Sérieux ?
Pas super emballé par le style jusque-là. Je ne sais jamais si les répliques sont sarcastiques ou 1er degré, en plus.
P45. Nora est plus jeune qu’Alex. Il y a erreur entre cadette et benjamin. (On s’en branle ? Possible)
P ??. Le jeune Texan par-ci, le jeune Britannique par-là… La barbe !
P89. On m’a menti ! Ils devaient arrêter de se détester page 60 d’après un commentaire sur Babelio. Finalement, ils auront tenu jusqu’ici.
P168. Premier baiser. Bien, bien bien… Ça va faire beaucoup de pages à meubler, tout ça…
P220. Première baise, Alex a accepté sa bisexualité, les affaires du gouvernement sont chiantes à en crever. Il va se passer quoi pendant les 400 pages restantes ?
P240. Bon OK, j’avoue, les mails m’ont fait pouffer. Ça me rappelle des souvenirs. Même si je n’ai jamais entretenu de relation épistolaire avec Sa Royale Turgescence.
P243. Sérieux ? Ça fait 250 pages que ces deux connards ne peuvent pas aller pisser sans leurs gardes du corps et 36 journalistes, mais là, ils parviennent à se donner RDV en plein Paris sans problème ? Ils vont boire un verre ? Rentrent à l’hôtel en titubant ? Et y a pas un seul foutu paparazzi pour immortaliser ça ? C’est quand ça l’arrange, en gros ?
Sans compter que le Petit Prince était en Allemagne quelques heures/minutes plus tôt et qu’il se téléporte à Paris en un claquement de doigts. C’est bien pratique les jets privés, hein (mais bon, limite, ça, c’est réaliste au vu de sa richesse. Ça me le rend pas du tout plus sympathique, mais OK, j’accepte.)
P243 toujours. « La porte s’est à peine refermée sur eux que Henry s’agenouille déjà sur le marbre blanc de la salle de bains, ses yeux bleus plus insondables que l’océan fixés sur Alex. Ce qui suit, aucun mot d’aucune langue ne suffirait à le décrire. »
Bah en fait si, en français on a des mots pour ça.
Il le suce, le pépon, lui fait une fellation.
Voilà.
Si je peux rendre service.
P298. La scène est sympa, hein, mais faudrait voir à pas oublier qu’ils sont plus beurrés qu’un kouign-amann. Ils chantent donc faux, ne marchent plus droit et risquent à tout instant de dégueuler tout l’alcool qu’ils ont ingurgités sur leurs beaux costumes à 30 000 boules. Je peux aimer ce genre de scènes débraillées – j’en écrit aussi, en fait – mais faut pas essayer de rendre ça sexy. C’est aussi et avant tout poisseux, décousu et prétexte à une baise inégale et souvent foireuse. Si les persos arrivent jamais jusque-là et ne s’effondrent pas dans un caniveau avant.
L’alcool, c’est sympa à écrire, mais c’est vraiment pas sexy. Faut arrêter avec ça.
P353. Il y a de temps en temps des dialogues très chouettes, mais beaucoup trop souvent on a vraiment du mal à y croire.
P360. C’est sympa de faire de la prévention (encore plus vu que le bouquin est marqueté pour les ados) mais les IST ça s’attrape aussi en buccale, hein. Et ça fait 150 pages qu’ils se turlutent sans capote dès qu’ils ont cinq minutes devant eux.
P521. On a déjà eu deux fois en peu de temps « tendu comme un arc », et maintenant c’est « un arc bandé ». S’agirait de varier un peu ses expressions (et surtout que l’éditeur fasse son job, putain !)
En vrai, il y a peut-être d’autres répétitions, mais à chaque fois, ici, j’ai été déçu de ne pas lire « tendu comme un string », du coup je les ai retenues.