Chroniques de Diamanterre épisode 1 Bienvenue dans le système – Paul Dubreuil

AVIS

Voilà un livre pas bien gros, 230 pages écrites en assez grand. Pourtant il m’a fallu un mois pour en venir à bout. C’est mauvais signe, on va pas se mentir.

L’histoire : Larry Porter est un humain un peu nul qui fait de la spéléologie et qui crush sur une nana largement au-dessus de ses moyens, mais qu’il finira par avoir d’ici l’épisode quatre ou cinq parce que, hey, pourquoi pas ?

(Ne cherchez pas de référence à Harry Potter dans ce livre. Si le nom du héros y fait penser, je crois que c’est vraiment juste pour essayer de récolter quelques lectures de plus de la part de connards dans mon genre qui s’attendraient à une sorte de pastiche déjanté.)

Il a beau n’avoir rien pour lui, le jour où Dieu (enfin, Wottan) décide de fusionner la Terre avec un autre monde presque aussi pourri, mais pas tout à fait, mais presque, enfin un jour ça arrivera, il le choisit pour devenir le pivot de ce tout nouvel univers régit par des règles faisant fortement penser à celles de nos bons vieux Meuporg (vous avez la ref ?).

Qu’est-ce que ça signifie ? Concrètement, qu’il commence la partie avec un méga code de triche sous la forme d’un succube/mentor qui va lui révéler tout ce qu’il a besoin de savoir pour se débrouiller dans ce nouvel environnement médiéval.

Un Clippy sur pattes avec de gros seins, ouais. Mais version jeu vidéo. À aucun moment Larry ne va découvrir quoi que ce soit par lui-même d’une façon logique qui nous permettrait à nous, lecteurices, d’en apprendre plus sur le lore sans en passer par la voix off de service. Ce qui, ne nous le cachons pas, empêche toute immersion dans l’univers en question.

Les personnages ne sont pas moins caricaturaux. Les Nains parlent avec un accent écossais (ce que Larry fait remarquer en mode « Rolala, mais merde, pourquoi c’est toujours comme ça ? » alors que ce pignouf ne sait pas ce qu’est un foutu Orc ! À quel moment tu peux savoir que les Nains parlent toujours avec cet accent dans les rpg mais ne pas savoir ce qu’est un orc ? Je veux dire, ma mère ne connaît pas cette particularité nainesque, parce qu’elle n’a strictement rien à battre des jeux vidéos, en revanche, elle a vu les Seigneur des Anneaux, comme à peu près la moitié de la population de cette planète, et sait ce qu’est un foutu Orc. Ma mère. La personne la plus éloignée de ce genre d’univers que vous pourrez trouver. MA MÈRE !)

À ça, s’ajoutent des personnages auxquels il est impossible de s’attacher tant ils sont fades et sans background. Des personnages qui parlent tous de la même façon (à l’exception d’un ou deux tics verbaux insupportables pour certains), sont tous susceptibles de faire les mêmes blagues de merde, font tous les mêmes remarques et références. Des dialogues de parfois plusieurs pages sans une seule incise, sans un mouvement de la part d’aucuns des protagonistes.

Techniquement, j’ai eu l’impression de lire le compte-rendu d’une partie de jeu de rôle pas super inspirée et j’ai vraiment pas passé un bon moment.

Exceptionnellement, (Mais je le referai peut-être à l’avenir si j’en ressens l’envie/le besoin j’ai pris pas mal de notes pendant ma lecture (c’est l’influence Wattpad, ça…). J’en ai utilisé quelques-unes pour rédiger cette chronique, mais pour la plupart c’était pas incrustable sans rajouter des paragraphes et des paragraphes, donc je vous les mets simplement à disposition juste ici en dessous. C’est l’occasion pour moi de poster mon article de l’année sur le blog.

J’ai hésité un moment à faire un retour complet du genre de ceux que je ferais en bêta-lecture sur Wattpad, mais au final, j’ai la flemme. Parce que c’est un vrai boulot, mine de rien, et qu’il aurait dû être fait avant d’envoyer le bouquin sous presse.

Puis, j’ai déjà passé beaucoup trop de temps à Diamanterre.

D’ailleurs, je voudrais ajouter juste une petite remarque au sujet de la maison d’édition. Sur son site, on voit qu’elle édite vraiment beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de choses très différente (polar, fantasy, jeunesse, guide de randonnée, etc). C’est un positionnement étrange, mais au fond, elle est peut-être bien plus grosse que je ne l’imagine et peut donc se le permettre. Cela dit, en plus de son côté édition « traditionnelle », elle « offre » aussi des prestations de maison d’édition à compte d’auteur. Ce qui n’est ni plus ni moins que de l’auto-édition mais avec des frais en plus. Fuyez les maisons d’édition à compte d’auteur, vraiment, elles ne peuvent rien vous apporter de bon. Trouvez-vous un imprimeur, il vous fournira le même service pour moins cher.

Juste une dernière chose et puis je me casse, mais on en parle aussi de cette couverture ? Qui en plus d’être moche au possible n’a pas le moindre foutu rapport avec l’histoire ?

Pas de Dieu araignée ici, ni même de personnage noir. Et encore moins de Pokémon. Pourtant, la boule au milieu, on dirait une pokéball, vous trouvez pas ? C’est ça ou une boule de billard, mais il n’en est pas question non plus.

Du coup, cette question continue de me hanter : Pourquoi ?

NOTES DE LECTURE

P ? : Pas trop de logique au sujet des connaissances de Larry. « Mais pourquoi faut-il que tous les Nains aient un accent écossais ? » repose sur une bonne connaissance des jeux de rôles, mais il s’étonne de trucs normaux dans le village (genre ce qu’est un orc).

Puis v’la l’originalité du monde aussi (village médiéval, nains, quêtes, etc)

P 74 : Ha putain ! Vl’a une prophétie, maintenant.

P 86 : Et le loup, il attend gentiment sur son caillou qu’ils aient fini de jacqueter ou comment ça se passe ?

Pas très affecté par les 95% de chance de ne pas revoir Penny et sa famille, non plus.

P 89 : Elle se contredit qu’un paragraphe à l’autre (les 2 premiers en plus) et « d’un revers de la main virtuel », c’est dégueulasse comme phrase. « D’un revers virtuel de la main » serait déjà plus correct grammaticalement, mais tout aussi moche.

Plus loin on ne sait pas si elle est sarcastique ou si c’est le narrateur qui se paie sa poire.

P 90 : Sympa de nous expliquer ce qu’est un fish-eye mais pas un drow ou un tank. (Un elfe noir et un perso dont le but est d’encaisser les dégâts faits par les ennemis, pour celleux qui passeraient par ici et qui se poseraient la question).

Le sens des priorités, quoi.

P 96 : Merci Larry-œil-de-lynx. Les deux persos s’envoient des gnons et plaisantent en flirtant clairement et toi, tu te dis qu’ils doivent avoir un sacré passé en commun… Thanks Sherlock.

P 122 : Elle t’explique, en fait, pèle-couilles. Et comme c’est le seul moment où on nous explique aussi quelque chose faut bien en passer par là. Mais c’est pas subtil, on est d’accord.

P 166 : Absolument impressionnant. Wow. Ça, ça fait peur.

Sérieux, il vient, prend l’œuf et c’est bon ? C’était pas censé être une mission périlleuse ? En même temps ça nous évite une nouvelle description soporifique d’un combat gagné d’avance, donc je devrais pas me plaindre, mais bon, merde quoi. Si c’était si peu impressionnant la reine aurait pu déjà avoir l’œuf dans son inventaire depuis des plombes.

P 175 : Tiens, une nouvelle bombasse-objet. Ça nous avait manqué. (non)

P 186 : Les dialogues, putain ! Il n’y en a pas un qui sonne juste depuis le début, mais ceux qui ont pour but de nous expliquer des trucs sur l’univers sont les pires de tous.

P 192 : Tous les persos ont la même voix, c’est d’un chiant. Même en essayant de leur donner une personnalité avec une prosodie différente ou certains tics de langage ils parlent tous pareil, ont tous le même « humour ». Celui de l’auteur, I guess.

P 203 : Putain, papy ! Merde ! Ton bousin est sexiste depuis le début, assume et viens pas nous mettre un peu de pseudo-progressisme bateau maintenant. Ça sonne faux ! Ça sort de ton cul en plus, il n’a jamais été question que Wottan prenne sa retraite jusque-là.

P 208 : Doucement sur les fantasmes, vieux vicelard.

P 210 : Mais ça sort de nulle part, bordel ! Elle est amoureuse, maintenant ?

P 211 : Salamalecs, c’est sa quantième occurrence, là ? 5 ? 6 ? Faut se relire à un moment.

P 212 : Pitié, me dis pas qu’il va l’appeler Caliméro…

P 223 : Ben si, c’est Caliméro. Putain, que c’est ridicule.

Enfin la fin !

Merde, alors.

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